dimanche 16 janvier 2011

Le Sénégal et ses forêts

Le rapport de la Situation Economique et Sociale du Sénégal, édition 2009, est en ligne sur le site web de l’ANSD (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie).

Son chapitre Environnement nous apprend de bien tristes nouvelles :

La superficie des forêts naturelles au Sénégal est passée de 11 millions d’hectares dans les années 60 à 6,3 millions à nos jours selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), soit une baisse de 42,7% du potentiel des forêts naturelles.

Parallèlement, il a été observé une diminution de 50% du couvert arboré sur la période.

A cela plusieurs raisons dont trois principales :
  • la production de charbon de bois (59 948 tonnes produites en 2009 contre 44 525 tonnes en 2008, hausse de 34,6%)
  • la production de bois de chauffe (419 984 stères en 2009 contre 101 157 stères prélevées en 2008, hausse de plus de 315%),
  • les feux de brousse (184 419 hectares brûlés en 2009 contre 172 913 hectares en 2008, hausse de 6,7%).
Pendant ce temps les surfaces reboisées sont passées de 12 351 ha en 2008 à 12 812 hectares en 2009, soit un accroissement de 3,7% seulement.

Pour une mise en perspective, l'opération Plante ton arbre 2010 a reboisé 5 500 ha de mangroves, ce qui correspond à 43% de la surface reboisée en 2009 dans tout le pays selon le rapport.

Conséquence de la forte hausse des déforestations face aux efforts de reboisements : le ratio reboisement / déboisement s’est établi à 0,66 en 2009 contre 1,25 en 2008 (0,96 en 2006 et 2007). Le Sénégal en 2009 perd ses forêts.

Point positif, la quantité de biomasse consumée par les feux de brousse a été ramenée en 2009 à 20% de ce qu'elle était en 2008 (195 784 tonnes en 2009 contre 952 000 tonnes en 2008).

Ce repli résulte de l’impact de la sensibilisation des populations sur les effets néfastes des feux de brousse sur l’environnement.

Le rapport conclut son chapitre Environnement par un constat amer :

Les ponctions budgétaires opérées sans le redimensionnement des activités prévues et le manque de ressources financières ont été à l’origine des contreperformances enregistrées en matière de reconstitution du couvert végétal, de l’absence d’inventaire de la grande faune et du manque de mise en oeuvre du Plan d’Actions sur les modes de production et de consommation durables.