lundi 28 novembre 2005

La lettre de l’Océanium N° 7 : Une journée comme une autre...

… pour la pêche. Malheureusement, les faits relatés ci dessous ne sont pas de pure fiction mais bien réels.

Baie de Hann : Xavier nous signale que le secteur est recouvert de poissons morts. Avec l’arrivée des premières grosses chaleurs et la pollution permanente dans cette zone, nous pouvions penser qu’il s’agissait d’un problème d’eutrophisation, c’est à dire un épuisement du milieu en oxygène. Mais après discussion avec les pêcheurs, il s’avère que la taille des prises est trop petite. Les captures sont ainsi invendables ou à un prix si dérisoire que les pêcheurs n’ont d’autre solution que de rejeter à la mer le produit de leur pêche. Pourtant si le maillage réglementaire des filets avait été respecté, ce gâchis inutile n’aurait pas eu lieu. Ce désastre est d’autant plus absurde que la pêche des juvéniles entraîne un épuisement inexorable de la ressource halieutique.

Plage de MBour : Mamadou nous informe qu’il observe régulièrement le ballet des pêcheurs sous-marins en bouteille – activité interdite - ramener plusieurs dizaines de kilos de poissons et ce à la vue de tous. Ces poissons sont revendus aux restaurateurs locaux en toute impunité, chacun profitant de ce commerce illicite…

Plage du Vivier à la pointe des Almadies : Gérard, nous appelle catastrophé car ses enfants jouaient tranquillement dans l’eau lorsque des braconniers peu scrupuleux sont venus à proximité pêcher à l’aide d’explosif. L’appât du gain est si grand que ces personnes ne se soucient même pas de la sécurité des enfants ! Cette pratique est interdite, cela va de soi. Elle est évidemment très destructrice pour l’environnement d’une part car elle dévaste l’ensemble des peuplements aquatiques sans distinction des espèces et des tailles et d’autre part car les dégâts sur le paysage sous-marin sont irrémédiables. Les autorités contactées n’ont pas daigné se déplacer…

Iles de la Madeleines : Lors de la plongée de ce jour qu’elle ne fût pas notre surprise de constater que l’îlot Lougne est ceinturé de filets. Pourtant, cette zone est classée ‘réserve marine’, la pêche n’y est donc pas autorisée. Avec l’aide des agents du parc, plusieurs dizaines de mètre de filets en monofilament de nylon sont remontés. Malheureusement, à l’heure où nous écrivons ces lignes, il semblerait qu’aucune plainte contre ‘X’ ne soit déposée auprès de la gendarmerie. Les coupables peuvent dormir tranquillement sur leurs oreilles…

Quatre faits divers qui se répètent presque journalièrement, quatre faits dont les fautifs sont rarement déférés devant la justice. En tant que citoyen, nous sommes en droit de nous poser ces deux questions : A qui profite ces crimes ? Est ce normal de voir ainsi les règlements et les lois bafouées dans un état de droit et de constater que les braconniers s’enrichissent au mépris des pêcheurs qui pratiquent une pêche responsable ?