Les grandes embarcations de pêches vont exploiter des zones de plus en plus éloignées destructurant ainsi les règles traditionnelles de gestion. C’est le cas dans le Delta du fleuve de la Casamance où les pêcheurs migrants sont nombreux. Leur pratique, essentiellement la pêche à la crevette, menace la biodiversité car les captures se font avec des filets fixes (73, 7%) ou dérivants (20,4%) avec une augmentation progressive de ces derniers au cours des quinze dernières années. Or, ces filets ne militent pas en faveur de la protection des ressources et de la durabilité de l’activité de la pêche crevettière.
A cause de cette modification des techniques de pêche, les dernières grandes populations de lamantins de l’Afrique de l’Ouest qui se rassemblent dans l’estuaire de la Casamance font l’objet de captures accessoires.
De plus, le fleuve Casamance est par ailleurs un écosystème de mangrove particulièrement riche au niveau des ressources halieutiques. De nombreuses espèces de poissons fréquentent cette zone durant leur phase de croissance et de reproduction. C’est donc un lieu de nursery important qu’il est nécessaire de protéger. Face à la baisse de disponibilité de poissons en pleine mer, les pêcheurs exploitent de plus en plus cette région au risque de perturber le cycle biologique des poissons.
La finalité de ce programme est la conservation de la biodiversité marine et côtière en Afrique de l’Ouest afin d’aboutir à un développement durable de la région de Casamance. Pour ce faire, une Aire Marine Protégée sera créée le long du fleuve Casamance, entre son delta et le village de Bendal mais plus principalement autour du village de Pointe Saint Georges. Cette Aire Marine Protégée sera surveillée et gérée par les populations locales grâce à la création de comités de surveillance et de gestion.
Les objectifs sont de mettre en place, avec les communautés de pêcheurs résidentes, une AMP afin :
- de protéger les dernières familles de lamantins de l’Afrique de l’Ouest
- d’assurer une pêche durable de la crevette, en créant une Aire de reproduction spécifique pour cette espèce.
- de protéger les juvéniles de poissons qui viennent grandir dans la zone.
Et aussi de développer des activités génératrices de revenus et respectueuses de l’environnement afin :
- d’améliorer le niveau de vie des populations locales par :
- la mise en place d'une unité de traitement de l'huître fraîche,
- la mise en place de périmètres d'agroforesteries communautaires,
- la gestion rationnelle de la pêche à la crevette.
- de trouver les revenus nécessaire au fonctionnement de l’AMP et donc à sa pérennisation par la création d'un gîte écotouristique.
